Ouest France
L’autorité de régulation des télécoms a
annoncé ce mercredi 27 juin 2018 qu’Orange et SFR étaient parvenus à un accord
sur la prise en charge du déploiement de la fibre optique en France
Les opérateurs de télécommunications Orange et SFR se sont mis d’accord sur un plan de
partage du déploiement de la fibre optique qui doit couvrir plus de
13,7 millions d’habitations et entreprises, a annoncé mercredi l’autorité
de régulation des télécoms (Arcep).
l’Arcep salue les
propositions d’engagements des opérateurs. L’ensemble de la zone AMII devra être
éligible à la fibre optique à fin 2020
« Nous pouvons nous féliciter de
ces engagements qui sécurisent l’accès à la fibre de plus de 13 millions
de locaux » et contribuent à réduire « la fracture numérique du
territoire », a déclaré le ministre de la Cohésion des territoires
Jacques Mézard lors du premier point d’étape
trimestriel du gouvernement sur l’engagement de la couverture numérique de la
France.
Selon Orange, l’accord signifie qu’il équipera au
total 80 % des 11,8 millions de foyers situés en zone moyennement
dense (dite zone AMII), et SFR 20 %.
Ces zones ont été réparties entre les opérateurs en
2011 après manifestation d’intérêt de leur part. Seuls Orange et SFR s’étaient
alors montrés intéressés, bien que Bouygues Telecom et Free participent aussi à
l’effort d’investissement.
« Le projet
d’infrastructure de la décennie »
Le président de l’Arcep, Sébastien Soriano, s’est
félicité que les engagements des opérateurs « deviennent dès
aujourd’hui juridiquement opposables », permettant de sanctionner
d’éventuels manquements.« Le
déploiement du très haut débit et ses enjeux industriels sont le projet
d’infrastructure de la décennie avec 27 millions de lignes FttH (Fibre optique jusqu’à l’abonné) à créer d’ici
2022 », a déclaré la secrétaire d’État à l’Économie Delphine Gény-Stephann. « C’est un défi exceptionnel, il va
falloir déployer des centaines de milliers de câbles sur le territoire »,
a-t-elle précisé, soulignant les opportunités en termes de créations d’emplois.
Le gouvernement et le régulateur ont toutefois appelé
Orange et SFR à « accélérer leurs déploiements » pour
respecter l’ensemble de leurs engagements. Le gouvernement s’est donné pour
objectif intermédiaire en juillet 2017 de garantir un « bon haut
débit » (8 Mbits/s) à tous les Français en 2020 pour permettre
aux habitants des zones peu denses d’avoir un accès satisfaisant à internet en
attendant le très haut débit (30 mégabits) pour tous en 2022. Le cap des
50 % pour le très haut débit a été franchi fin 2016 avec un an d’avance
sur le calendrier, mais les zones les moins denses et rurales sont les plus
dures à couvrir.
Selon l’Arcep, à la fin du
premier trimestre 2018, un peu plus de 9 % des communes françaises
étaient équipées en fibre optique et quelque 5 millions de foyers français
disposaient d’une vitesse de connexion inférieure à 8 mégabits par secondes
(Mbit/s).
Plusieurs dizaines de
milliards d’euros
Le gouvernement s’est toutefois félicité des résultats pour le premier
trimestre 2018 : 56 % des locaux et logements professionnels ont
été recensés comme ayant accès au très haut débit au 31 mars 2018. Une
hausse constante des abonnements au très haut débit fixe a été constatée, à
quelque 7,5 millions.
Le Plan France très haut débit, lancé en 2013, doit
coûter une vingtaine de milliards d’euros pour les infrastructures, auxquels
doivent s’ajouter une dizaine de milliards pour la connexion finale aux logements.Parmi les autres engagements des opérateurs
mobiles, les ministres ont évoqué la
généralisation de la 4G sur l’ensemble du réseau mobile, ainsi que
l’amélioration de la couverture mobile des territoires.
« 485 sites ont été identifiés par
les collectivités territoriales comme étant à couvrir prioritairement en
2018 », a expliqué le secrétaire d’État à la Cohésion des territoires Julien Denormandie. « Ce sont ces zones blanches qui
ne sont couvertes par aucun opérateur », a-t-il précisé.