Dans
les Terres Froides, les paysans étaient autrefois très occupés les mois d’hiver.
A Montbernier, hameau essentiellement rural, il fallait, comme ailleurs, bricoler
à la ferme, faire des manches pour les fourches, réparer les colliers et les
harnais des chevaux, faire des paniers et des corbeilles en osier, repeindre
les outils, graisser les roues des charrettes, tuer le cochon …
Il fallait également couper les buissons, faire le bois Pour une année, l’abattage
d’un ou plusieurs journaux de bois : frênes, acacias, châtaigniers, … la constitution
de nombreux fagots, pour alimenter le poêle étaient nécessaires : un très
gros travail !
Mais, dans les bois ou dans les haies de charmilles ou de noisetiers, tout
n’était pas utilisable pour la cuisinière.
Il y avait les ronces, le bois mort, les brindilles, … On en faisait, en général,
un énorme tas qu’on plaçait dans un endroit dégagé et bien en vue : à la cime
de la Vie, puis à Champagneux.
Pour
la Fête de la Chandeleur, dans la soirée, on éclairait les Ninières .
Elles brûlaient pendant des heures en dégageant une grande chaleur et en éclairant
sur plusieurs centaines de mètres le quartier environnant.
Souvent, les Ninières flambaient et rougeoyaient jusqu’à minuit.
C’était l’occasion de se retrouver, de discuter, de s’amuser, de chanter, de
danser, autour du feu tout en mangeant un morceau de saucisson et de tarte et
de boire un coup de baco . En fin de soirée, lorsque le feu baissait, les jeunes
sautaient par-dessus les Ninières .
Pendant l’occupation allemande, les Ninières disparurent et refirent leur apparition
de 1946 à 1950.
Texte
inspiré de : Vie, traditions, coutumes des terres froides et du Dauphiné de
Jean Frechet aux Editions E.Bellier, complété par Michelle Glasson.