L’HISTOIRE DE DEMPTEZIEU AU MOYEN AGE
extrait du site de  St Savin, voir liens utiles

(document servant de support à l’intervention du 15 janvier 1999 dans la classe de Demptézieu)

Intervenant : Bourgey Florent

Instituteur : Coquand Pierre

Introduction et présentation

La naissance de Demptézieu et Demptézieu au Haut Moyen Age (5è s - fin 10è s)

Demptézieu au temps des Gaulois : une existence probable

Le « Poype » bute à côté de l’église : monticule (tumulus) de création artificielle servant à l’époque des Celtes (gaulois), soit d’un petit oppidum (protection de bois entourant des habitations), soit plus probablement de monuments funéraires pour des chefs (enterré avec leurs armes, leur cheval favoris et des objets comme des bracelets en bronze).

Ce sont les Allobroges, tribus Celtes (gaulois : géants blonds au légendaire esprit de liberté), qui sont venu en -500 AVJC s’installé entre Isère et Rhône (Nord Isère).

Ces gaulois se sont illustrés en -218, en s’alliant avec l’empereur Cathaginois Hannibal qui avait traversé l’Espagne et le sud de la Gaule dans l’objectif d’aller envahir Rome (traversée Alpes avec des éléphants). Ces gaulois combattaient nus pour impressionner leurs adversaires.

Demptézieu à l’époque Gallo - Romaine : une existence certaine

Tombes gallo-romaines découvertes au 19è s au Chatelard

Partie de Voie romaine découverte dans la vallée à St Savin

Les Allobroges ont été écrasés au sud de Valence par les légions romaines en -121. Les Romains s’installent en Allobrogie et il créent ou développent de nouvelles villes comme Vienne, Bourgoin...

-58 à -49, César soumet le reste de la Gaule.

-25, Vienne est le chef lieu d’un immense territoire (Cité Romaine).

+177, apparition des premiers chrétiens dans notre région (massacres à Lyon).

Demptézieu au Haut Moyen Age (de 476  Après J.C. à l’an 1000)

Le Haut Moyen Age débute en 476 avec la mort du dernier empereur romain d’occident, et se termine aux environs de l’an 1000 avec la naissance du système féodal.

Depuis le début du 5è s les «Barbares» issues de peuples germaniques avaient envahit l’ensemble de la Gaule. Ils contribueront aussi fortement à la chute de l’empire romain.

Les Burgondes s’installent en 443 dans notre région et choisissent Vienne comme résidence pour leurs rois.

Ce n’est qu’en 534 que les Francs deviennent maître du Viennois, après avoir déjà écrasé l’armée Burgonde en 527 à la célèbre bataille de Vézeronce à 15 kms de Demptézieu. Un des fils de Clovis mourut lors de cette défaite des Burgondes.

 

Mi 6è s, la Gaule n’est peuplée que d’environ 5 millions d’habitants. Le temps y est froid et humide, peu favorable à la récolte de céréales et aux vendanges (que 4% de la superficie de la Gaule est cultivé), et donc la Gaule n’est pas à l’abris de disette (manque d’alimentation) et d’épidémies (comme celle de la peste bubonique dans notre région, fin 6è s).

Le paysan ,à Demptézieu comme partout ailleurs, ne dispose que d’outils presque exclusivement en bois pour travailler la terre (comme la charrue). Le métal était très précieux et utilisé en priorité

pour les armes. En raison d’une société agraire mal équipée pour la culture, la cueillette, la chasse, la pêche et l’élevage avaient une grande importance à cette époque.

A l’époque des rois (francs) fainéants (7è s), la Gaule ne se développe pas, et le développement de la culture du blé et du vin se fait timidement. On se nourri beaucoup par l’usage de la graisse et du lard (cochons). Pour l’éclairage on utilise la cire. Les arbres fruitiers sont rares en ces temps. Demptézieu est recouvert de bois (forêts de chênes et de hêtres).

Demptézieu : un Vicus, c’est à dire une petite bourgade peuplée d’agriculteurs, ouverte et sans remparts. Chapèze et St Savin devaient être composés de Casae (maison des paysans, dispersées et isolées au milieu des champs).

Cultures (faibles) : surtout froment, avoine, seigle et orge.

Utilisation des friches et rotation biennale pour repos terres.

Labours inefficaces + manque d’engrais = rendements faibles (pour une graine semée on récoltait que 2 ou 3 graines) = disette (car développement du pain comme nourriture de base) + forte mortalité infantile.

3 sortes de paysans au 7è s : l’esclave qui travaille pour et chez un maître (chefs de tribus =prémisse de la noblesse) ; le paysan libre ; le paysan non libre (tenancier) qui exploite une terre qui appartient à un maître (lui doit une partie récolte + corvées)

Au début du 8è s il y a de nombreuses invasions musulmanes même jusque dans notre région. Charles Martel les bat en 732 à Poitiers. (règne des carolingiens)

Charlemagne est couronné Empereur en 800.

Croissance démographique + enrichissement (conquêtes + pillages) + légère expansion agraire (défrichement, intensification) mais pas développement technique + développement de l’Eglise qui s’enrichit + léger développement commerce.

843 = traité de Verdun (carte du partage de l’empire de Charlemagne) Õ Demptézieu dans le royaume de Lothaire 1er , puis dans le royaume de Provence en 855 qui se transformera en royaume de Bourgogne en 934.

C’est de 910 que remonte le plus ancien écrit retrouvé sur Demptézieu. C’était une Bulle Papale qui certifiait que l’Eglise de Demptézieu était sous la dépendance de l’Eglise de Lyon. Cet écrit tend à montrer qu’il existait un monastère (fortifié sûrement à l’emplacement de la Poype) qui dépendait d’une Abbaye de Lyon ou de ses alentours. Ce texte mentionne l’existence d’une église à Demptézieu. Dès lors il devait y avoir une communauté déjà importante pour qu’un tel bâtiment voit le jour. Il est probable également que les terres de Demptézieu appartenaient, à cette époque, aux moines, et non à un seigneur. Les paysans travaillaient pour le monastère, ou louaient les terres au monastère (corvées + redevances sur une partie de la récolte).

 

Demptézieu, au 10ème siècle, appartenait au Royaume de Bourgogne où le développement de bourgs fut relativement précoce. Le bourg correspond à une implantation nouvelle de population avec une gestion particulière et spécifique au village et autour de celui-ci. Demptézieu a sûrement connu une première phase de transformation et de croissance démographique après l’implantation du monastère. Autour de ce dernier, se créa un nouveau foyer urbain : le bourg monastique. Le bourg monastique se développa à proximité du monastère : au sud de « Poype » ( au nord et à l’ouest se trouvant de larges combes,  l’est étant cultiver ), jusqu’aux bords (côté gauche) de la route de Bourgoin à Saint-Chef. Cette route explique sans doute, en plus de la position stratégique et de vastes terres fertiles, la construction d’un monastère et le développement d’un Bourg. Elle mène à Saint - Chef qui était le siège d’une Abbaye puissante.

 

Début 10è s, problèmes de surpeuplement car pas assez pour nourrir tout le monde + nombreuses guerres Õ fragilité Õ nombreuses attaques des Sarassins (au sud ouest), des Normands (au nord ouest), des Hongrois (au sud est). Chefs de tribus recherche gloire et richesses (esclaves et métaux précieux). Nombreuses invasions des Hongrois dans notre région (rapidité de déplacement grâce nombreux chevaux) qui ramène leurs pillages chez eux.

Les envahisseurs ne rencontraient pas de résistance au départ, dès lors ils sont venus plus souvent et plus nombreux.

Face à l’insécurité permanente dans la région et l’impuissance du roi de Bourgogne à maîtriser la situation (peu de cités sont protégées par des fortifications), l’évêque de Grenoble fit appel à des familles puissantes et à des chevaliers, pour chasser les envahisseurs. En échange de la défense du diocèse et du rétablissement de l’ordre, l’Eglise leur concéda des terres. Ces nouveaux seigneurs assurèrent la protection de leurs nouveaux territoires en y faisant édifier de nombreuses forteresses principalement en bois dans un premier temps, soit en des lieux stratégiques soit autour de cités importantes.

 

Progressivement dans le Royaume de France comme dans le Royaume de Bourgogne, les invasions devinrent plus rares. Les capétiens installés sur le trône de France en 987, permirent d’asseoir cette stabilité. Cependant les peurs du passage à l’an 1000 allait dans un premier temps repousser encore de quelques années un développement qui allait faire basculer l’Europe Occidentale dans une nouvelle ère, celle de la féodalité et du Moyen Age proprement dit.

 

Demptézieu au Moyen Age (début 11è s - milieu 14è s) : une cité puissante

construction d’un château médiéval et constitution d’un « Bourg Castral »

 

Pour lutter contre les hordes « sauvages », dès la fin du 10ème siècle, des châteaux s’élevèrent à des endroits réputés stratégiques. Et Demptézieu ne dérogea pas à la règle avec la construction d’un petit château médiéval fin 10ème (en bois, sur butte ou motte castrale, entouré de fossés).

Encore sous le Royaume de Bourgogne au 10ème siècle, Demptézieu et le territoire du Viennois allaient être concédés à l’Archevêque de Vienne, qui en 1029 céda le nord de ce territoire au comte de Maurienne Humbert.

Demptézieu et son château se trouvèrent situés alors en Terre Savoyarde, alors que Bourgoin ne l’était pas. Dès lors, le château de Demptézieu, de part son intérêt stratégique (« proche de la frontière »), prit de l’ampleur (car nombreuses hostilités entre savoyards et dauphinois pendant plus de 250 ans) avec la construction de tours rondes, d’un donjon, et d’enceintes pour une meilleure défense et pour protéger le village.

 

Période de calme relatif (sauf quelques heurts entre Savoyards et Dauphinois), et un climat moins rude  avec des avancées techniques dans l’agriculture, le développement du commerce (foires) et des activités artisanales. Tous ces éléments furent propices à l’augmentation de la population et au développement des cités qui virent se juxtaposer à elles des bourgs, pour constituer des villes ou village.

Sous la protection du château, la population allait croître fortement, et Demptézieu vit se développer un bourg castral (autour d’un château).

L’habitat, en forte croissance dans le bourg, se disposa dans le proche extérieur des enceintes du château. Les petites habitations (souvent chaumières paysannes d’une seule pièce et sombres) s’entassaient les unes contre les autres (propices aux incendies) au sud des enceintes.

 

 L’ancien monastère et le bourg monastique se retrouvèrent à l’intérieur des enceintes qui faisaient 800 m de long et reliant 15 tours. Les corps principaux du château ne furent pas situés sur le « Poype » en raison certainement du monastère qui s’y trouvait.

Au 12ème siècle , l’ensemble du village se trouvait à l’intérieur des enceintes. Mais la population crut fortement à cette époque et elle ne pouvait plus être toute contenue dans les enceintes. Des habitations s’implantèrent en dehors des enceintes, et petit à petit, formèrent un véritable bourg castral.

L’habitat se localisa au sud des enceintes en raison des contraintes essentiellement géographiques. Les enceintes, aujourd’hui détruites, bordaient « le Chatelard » à l’ouest et « la Combe » au nord qui forment de larges pentes abruptes boisées. A l’est du château se trouvait les douves et des terres fertiles et vastes, l’habitat y était donc très restreint, si ce n’est des effets de mitages avec des fermes éloignées du bourg (jusqu’à 2 kms, et formera plus tard le village très rural de Chapèze). L’habitat se concentra donc surtout sur les abords de 2 axes : les routes de Bourgoin - St Chef et de Ruy.

 

Dès 1310, le village n’était plus menacé par des affrontements entre Savoyards et Dauphinois. Le village n’avait plus autant besoin d’être protégé par des enceintes et put s’étendre d’autant mieux. Le développement du bourg castral aboutit à une population qui atteignit, à Demptézieu, plus de 750 habitants en 1340 (1000 habitants avec les dépendances - St Sav=170 hab).

vivre à Demptézieu au Moyen Age

Demptézieu et son château était le siège d’une puissante seigneurie. A cette époque, les vassaux du Comte de Savoie vivait au château. Ce n’est que plus tard, en 1315, que Demptézieu devint un mandement, où un châtelain gérait le domaine pour un puissant seigneur qui n’y demeurait pas.

Le seigneur de Demptézieu avait des vassaux, celui du fief de Peythieu au Mollard, et celui du fief de Ville à St Savin. Chapèze ne constituait pas un village au Moyen Age, il n’y avait que quelques fermes isolées.

La Communauté villageoise de St Savin dépendait directement de Demptézieu : la dépendance de St Savin. Au Moyen Age, ce bourg rural se développa autour d’une église sous l’impulsion du seigneur de Demptézieu, qui voulait éviter le mitage (habitat dispersé) de son territoire. La population (170 habitants en 1340) y exerçait surtout une activité agricole et versait au seigneur de Demptézieu des redevances. Le bourg de St Savin était administré par un tenancier (relais du seigneur). Aujourd’hui encore, on parle du bourg lorsque les gens vont au centre de la commune.

Demptézieu était le siège de l’administration féodale, et ses terres s’étendaient sur tout le territoire communal actuel, ainsi que sur des terres de communes voisines, telles que Ruy, Montbernier et même St Chef (un four banal de St Chef, encore en état, nommé « Four de Demptézieu » appartenait au seigneur de Demptézieu).  

 

11è s = nombreuses disette car croissance démographique et agriculture toujours archaïque (manque de nourritures).

Mais, période de construction Eglises (après invasions et merci pour passage an 1000) + château pour protection contre invasions.

Naissance du système féodal car hausse puissance de seigneurs locaux qui s’opposent à l’autorité monarchique ou du comte.

Naissance de trois ordres :

 

- ceux qui prient (l’Eglise Catholique) : évêques et moines sont riches (dons pour racheter

fautes et avant mourir).          

à Demptézieu, comme souvent en campagne, les prêtres étaient pauvres et W champs pour nourrir sa famille (prêtres souvent mariés au 11è s et 12è s).

 

- ceux qui font la Guerre : les seigneurs et chevaliers

Terres détenu par un vassal, vient de son suzerain qui lui octroi (fiefs ou dit féod).

Droit de ban = Droit de commander, de justice, de punir, de paix (tout pouvoir Õ four banal = obligé de l’utiliser et paye taxes).

Droit d’aînesse masculin.

Détient la terre.

Assure protection des habitants et de ses terres.

Oisiveté (tâches productives et de commerces indignes).

Fêtes et entraînement à la guerre (tournois).

Renforcement des défenses.

Hausse fiscalité (impôts comme taille qui est une partie de la récolte et taxes) envers les pauvres (paysans), surtout en nature, car ils ont toujours besoin de plus de moyens (veut copier les plus riches revenus des Croisades +  toujours plus pour Dieu).

 

- ceux qui travaillent (masse pop) : travaille pour ceux qui prient et qui font la guerre

Surtout des paysans.

Doit corvées, taxes (douanes).

Peu de distractions, labeur pénible et manuel.

Fin esclavage, mais paysannerie soumise et hausse du servage (serfs car paysans poussés par la faim et craintes, se sont mis sous patronage d’un seigneur qui en échange protection et survie, leur impose de travailler dans ses champs et à l’entretien du château).

Pour les serfs (homme libre, mais attaché à une terre car ne peut ni la vendre, ni la quitter) ; droit de mainmorte (interdit transmission biens) ; droit de formiage (peut pas se marier hors seigneurie).

Deus sortes de paysans :

n ceux qui ont la propriété de leurs terres ( les Alleux).

n ceux qui versent une redevance (cens en nature comme une partie de la récolte et ou en argent) au seigneur pour l’exploitation de ses terres (les Tenanciers).

 

12è s

Les 12ème et 13ème siècles se caractérisèrent par un calme relatif, un climat moins rude, des avancées techniques dans l’agriculture, un accroissement des populations villageoises, le développement du commerce, de l’artisanat et des foires.