Publié le 3 septembre 2023 à 23 h 13 min - Mis à jour le 04
septembre 2023
« L’éboulement en Maurienne remet en lumière l’importance capitale du
Lyon-Turin »
Par
Dominique Largeron
Les liaisons ferroviaires entre la France et l’Italie
sont pour une bonne part bloquées par le gigantesque éboulement qui a touché la
vallée de la Maurienne. « Avec le tunnel Lyon-Turin, il y aurait toujours
des trains » ne manque pas de signaler La Transalpine qui a trouvé là un
argument de poids :
« Depuis le spectaculaire éboulement qui s’est produit
Dimanche en Savoie, les circulations ferroviaires et routières en Maurienne
sont interrompues, provoquant une exceptionnelle embolie des transports de
voyageurs et de marchandises entre la France et l’Italie.
Des inspections sont en cours pour sécuriser la
falaise avant d’engager les travaux de remise en état des infrastructures.
Selon le ministre des Transports, en déplacement hier sur le terrain, l’autoroute
A43 pourrait rouvrir partiellement d’ici huit jours. En revanche, les
circulations ferroviaires ne seront pas rétablies « avant au moins deux mois ».
Cet épisode met de nouveau en lumière l’importance
capitale de la future liaison Lyon- Turin. Aux enjeux écologiques et
économiques de l’infrastructure, s’ajoute en effet la nécessité de sécuriser
les circulations ferroviaires transfrontalières.
« A moins de percer un tunnel comme on est en train de
faire avec le Lyon-Turin pour limiter l’impact des risques naturels en montagne
et les éventuelles fermetures de voies ferrées, il n’y a pas de solution
miracle » a rappelé cette semaine dans la presse Johan Berthet, Docteur en
géomorphologie alpine à l’université de Savoie.
La voie ferrée de la Maurienne est un véritable cordon
ombilical ferroviaire entre la France et l’Italie. Conçue au XIXème siècle,
elle sillonne des zones à flanc de montagne dont les signes de fragilité
géologique se multiplient sous l’effet de l’érosion naturelle et du changement climatique.
En 2019, un glissement de terrain en aval avait déjà coupé la liaison durant un
mois. Malgré les importants dispositifs de surveillance et de prévention
existants qu’il convient de renforcer, il faut craindre que d’autres incidents
se reproduisent sur l’itinéraire.
Cela fait des années que le Comité pour la Transalpine
évoque ces risques parmi les multiples arguments plaidant pour une réalisation
rapide du Lyon-Turin. De fait, si le Lyon-Turin avait déjà été en service, cet
éboulement n’aurait pas affecté les circulations transfrontalières puisque le
tunnel passera sous la montagne, à l’abri des risques naturels en surface (cf
carte).
Alors que les opposants minoritaires au Lyon-Turin
s’acharnent contre toute évidence à considérer que la ligne du XIXème siècle
représente l’avenir du ferroviaire sur cet axe européen stratégique, « ce
nouvel épisode confirme que le Lyon-Turin est bien la seule solution moderne et
crédible pour un report modal massif des poids lourds et des voyageurs sur le
rail entre l’Est et l’Ouest de l’Europe. Nos voisins suisses l’ont prouvé avec
succès depuis longtemps » déclare Jacques GOUNON, Président de la Transalpine.
« Les professionnels du rail sont unanimes : sans le Lyon-Turin, ce report
modal massif est rigoureusement impossible sur la voie existante par manque de
capacités, de performances mais aussi de fiabilité ».
Photo : l’impressionnant éboulement en Maurienne le 27
août dernier (photo Clément Beane, X)
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